Comment quitter un CDI ?

Un CDI, c’est la forme de contrat la plus stable du monde du travail. Mais il arrive que le besoin de changement se fasse sentir : nouveau projet, envie de reconversion, déménagement, ou tout simplement ras-le-bol. Bonne nouvelle : un CDI, ça se quitte, à condition de respecter certaines règles. Il existe plusieurs façons de rompre ce contrat, selon les objectifs et les circonstances. Voici un tour d’horizon des options possibles.

La démission : directe mais encadrée

C’est la solution la plus connue : le salarié met fin au contrat de son propre chef. Quelques points essentiels à retenir :

  • Aucune justification n’est exigée : il n’est pas obligatoire d’expliquer son choix à l’employeur.
  • Un préavis doit être respecté, dont la durée dépend du contrat de travail ou de la convention collective (généralement de 1 à 3 mois).
  • La démission doit être formalisée par écrit, de manière claire et non équivoque.

Sauf cas particuliers (suivi de conjoint, démission pour reconversion…), une démission ne donne pas droit au chômage.

La rupture conventionnelle : à l’amiable

Alternative de plus en plus courante, la rupture conventionnelle permet au salarié et à l’employeur de se séparer d’un commun accord.

  • Elle nécessite au moins un entretien formel pour discuter des conditions (montant de l’indemnité, date de départ…).
  • Une convention de rupture est ensuite signée.
  • Cette convention est soumise à une validation par la DREETS (ex-DIRECCTE).

Avantage : le salarié peut percevoir les allocations chômage, contrairement à la démission classique.

La prise d’acte et la résiliation judiciaire

Quand les conditions de travail deviennent insoutenables ou que l’employeur ne respecte pas ses obligations, le salarié peut agir.

Prise d’acte :

  • Le salarié quitte son poste en invoquant un manquement grave de l’employeur (salaire impayé, harcèlement, absence de contrat…).
  • Il saisit ensuite les prud’hommes pour faire reconnaître que la rupture est imputable à l’employeur.
  • Si le juge valide, la rupture est requalifiée en licenciement sans cause réelle et sérieuse.

Résiliation judiciaire :

  • Le salarié reste en poste mais engage une procédure pour faire rompre le contrat.
  • Cette solution permet d’attendre la décision du juge tout en conservant son emploi.

Ces options sont complexes et nécessitent souvent l’avis d’un avocat ou d’un conseiller juridique.

La démission pour reconversion ou création d’entreprise

Depuis 2019, un salarié en CDI peut démissionner tout en percevant le chômage, à condition de remplir certains critères :

  • Le projet (formation ou création/reprise d’entreprise) doit être réel, sérieux et validé par une commission (Transition Pro).
  • Le salarié doit justifier de 5 années d’activité salariée sur les 60 derniers mois.

Cette démarche nécessite un accompagnement (CEP) et un dossier de validation avant la démission.

Autres cas de rupture

  • Accord collectif de rupture conventionnelle collective : concerne un groupe de salariés, souvent dans le cadre d’un plan global.
  • Licenciement négocié (démission déguisée ou départ contraint) : risqué et difficile à faire valider sans preuve concrète.

En résumé

Quitter un CDI est tout à fait possible, mais les modalités varient selon les objectifs : départ immédiat, accès au chômage, reconversion, ou litige. Démission, rupture conventionnelle, ou procédure judiciaire : chaque solution a ses avantages, ses contraintes et ses conséquences. Prendre le temps de bien s’informer, se faire accompagner si besoin, et anticiper les démarches, c’est la clé pour partir proprement… et sereinement vers la suite.

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